Que penser de la découverte de Kepler-452b, planète sœur de la Terre ?

Ce jeudi 23 juillet 2015, la Nasa a donc annoncé en grande pompe la découverte de Kepler-452b.
Exoplanète en plusieurs points similaire à notre planète bleue. La découverte semble fantastique, mais l’agence spatiale américaine a surtout appris à maîtriser sa communication. Cette découverte – bien réelle – est à relativiser. Voici pourquoi.

Comparaison taille Terre/452b (crédit:Nasa)

Comparaison taille Terre/452b (crédit:Nasa)

D’abord, les faits

Les scientifiques de la NASA travaillent sur les analyses de données du satellite chercheur d’exoplanètes Kepler. L’engin détecte les chutes de luminosité d’étoiles et parvient ainsi à trouver des corps extrasolaires. Kepler est tombé en panne en mai 2013 mais les données collectées durant de longues années sont toujours en cours d’analyse, et c’est ainsi que les chercheurs sont tombés sur la dénommée 452b. Planète située à 1400 années-lumière de notre système solaire. Elle fait sa révolution autour de son soleil en 385 jours. Un soleil semblable au notre. Kepler 452b est à priori rocheuse et se trouve donc dans une zone « habitable » compatible notamment avec la présence d’eau sur sa surface. Compatible peut être avec la vie. Mais ni mer, ni lac, ni ruisseau, ni bactérie, ni homme vert ne peuvent être confirmés. On est dans la probabilité. Dans le domaine du possible compte tenu du système corps-étoile découvert.

Cependant Kepler-452b est une fois et demi plus grosse que la Terre, et son étoile et un milliard et demi d’années plus vieille que notre soleil. Son réchauffement a commencé et 452b doit subir actuellement des mutations climatiques majeures, peut-être même une « fin du monde ».

Ensuite, le contexte de cette découverte

La découverte de cette planète est tout ce que l’on veut… sauf une surprise. Depuis la découverte de la première exoplanète en 1995, leur nombre a littéralement explosé, avec les nouvelles techniques d’observation. Elles sont près de 2000 actuellement, et ça ne cesse d’augmenter. Il est donc assez logique de finir par tomber sur un système semblable au nôtre. Kepler 452b est présentée comme sœur de la Terre par la NASA, mais elle s’ajoute aussi à une douzaine d’exoplanètes « cousines » de la Terre, déjà connues.

Et les extra-terrestres dans tout ça ?

Il faut 1400 ans pour que la lumière de l’étoile de Kepler-452b nous parvienne. C’est-à-dire que l’étoile que l’on voit est celle qui existait en gros, en l’an 600 après JC… difficile avec cet éloignement d’établir une hypothétique forme de communication, du moins à l’échelle humaine. Bref. On n’est pas vraiment avancés.

Ce qui a fondamentalement changé en fait, c’est notre perception de l’univers. Les progrès immenses en matière d’observation nous replacent dans un système planétaire non unique, mais sans doute très banal, et ressemblant à des milliards d’autres.

Au moment de la conquète de la Lune, nous nous demandions si nous étions seuls dans l’univers. Aujourd’hui, la question n’est plus du tout de savoir si nous sommes seuls, mais QUAND nous découvrirons que nous ne le sommes pas…